Acceptation

Et voilà.

Ils ont eu 1 an.

Il y a quelques jours en fait…

Dans une indifférence assez perturbante.

Ils ont eu 1 an.

Je pensais que les gens auraient un regard, une attention différente. Envers eux. Envers nous. Envers moi.

Pendant 8 mois, on m’a prêté une attention folle… je portais cette double vie que nous avons désiré plus que tout.

Puis ils sont arrivés. Avec eux, mes tourbillons, mes tornades, le temps a glissé entre nos doigts.

Puis de temps en temps, assez souvent finalement, ce plongeon dans cette autre réalité.

Non, le téléphone ne sonne pas plus. Même moins je dirais.

Non, on ne prend pas de leurs nouvelles -au delà des 4-5 mois- ni des miennes, ni des nôtres.

Non, on ne manque pas.

Voilà. La réalité quoi… les espoirs que j’avais osé avoir… avec ce double bonheur…

Parfois j’arrive à me dire tant pis…

Mais la plupart du temps, j’en soufre silencieusement.

Donc voilà.

L’idée est de me recentrer. De me centrer sur eux. Eux deux et lui. Nous. Point.

Ne rien attendre au risque d’affronter les déceptions, les frustrations.

Ne vous détrompez pas, je suis heureuse. Je suis emplie de leurs rires, de leurs câlins, de les voir grandir chaque jour. Seul et ensemble.

Je suis heureuse mais peu de gens le savent en vrai…

Voilà, j’avais l’espoir… mais non en fait.

Vivons dans notre bulle. Nous, eux, lui, moi.

Comme disait une copine « ils ne souffriront pas de l’absence de ceux qu’ils ne connaissent pas ». Et c’est déjà ça…

Quand à moi, je m’en vais solidifier ma coquille et préparer leur repas en attendant qu’ils se réveillent tout chauds de leur sieste tardive!

Funambule

Trouver l’équilibre…

Revoir l’organisation de notre vie à quatre à chaque nouvelle évolution de nos bébés…

Retrouver l’équilibre…

Souvent, je me dis « ça y est, on a trouvé notre rythme »

Et puis, on se détend un peu… l’erreur quoi…

L’équilibre est si fragile que le moindre laisser aller nous met dans la panade…

Des biberons pas lavés, une machine pas étendue, du linge pas plié et c’est tout qui est chamboulé… se retrouver à manger le dîner à 23h… plier le linge assise sur le tapis de jeu des enfants…

C’est fou comme de toutes petites choses peuvent perturber l’ordre établi…

Perturber le rythme de nos bébés c’est aussi prendre un risque… bon, quand on part chez des copains, on sait qu’on va tout chambouler mais on assume… quand je veux prendre ma douche alors que eux veulent dormir, oui, ces 5 minutes peuvent perturber tout l’après midi… l’endormissement, leur sieste puis du coup le reste de l’après midi grognons… qui aurait pensé que 5 minutes sous la douche auraient autant d’impact…

Voilà, chaque jour, je me sens un peu funambule… tentant de maintenir l’équilibre, de ne pas trop pencher à droite ou à gauche… aujourd’hui ça a bien fonctionné malgré une nuit bien pourrie et la fatigue…

Pour demain, on verra… croisons les doigts!

Ma crème au chocolat

13h30. Ils sont habillés, ils ont mangé.

13h35. Depuis leurs chaises, ils peuvent regarder dehors.

13h40. Je réchauffe les restes de pizza. Grande gastronomie au programme.

13h45. Je m’installe, commence à manger.

13h47. Je redonne une tétine.

13h49. Autre tétine.

14h. J’ai fini les pizzas.

14h03. Je mange un bout de fromage.

14h05. Un bébé râle. Je descend son transat et le met au sol.

14h11. J’ai fini mon fromage. Et redonné des tétines au moins 10 fois.

14h14. Je vais chercher mon dessert. Crème au chocolat.

14h20. J’installe les bébés dans le canapé. Ils se frottent les yeux.

14h23. Pleurs. Câlins. Pleurs encore. Bras. Berçage.

14h30. La crème au chocolat est toujours là.

14h31. Un bébé dans les bras. Un bébé collé à moi. Ça suffit pas.

14h33. Ultime tentative. Bruit blanc.

14h34. Son de la cascade 0. Bébé 1.

14h35. Son dû jet d’eau 1. Bébé 0.

14h36. Énervant ce bruit de jet d’eau.

14h37. Toujours l’autre bébé qui râle.

14h38. Tenter un petit biberon.

14h39. Biberon 1. Bébé 0. Yeux fermés.

14h40. La crème au chocolat me regarde. Je regarde la crème au chocolat.

14h45. Énervant ce bruit de jet d’eau.

14h50. Bébés qui dorment.

15h. Je regarde ma crème au chocolat. Même plus fraîche.

15h01. Je termine mon repas.

#UneJournéeBanaleQuoi

Il y a 365 jours

Il y a 365 jours exactement.

1 an.

Il y a 1 an et c’était hier…

Il y a 1 an, on tentait une seconde fois… on recommençait le traitement… plus léger… juste pour me préparer…

9 piqures.

5 jours d’attente jusqu’au jour J.

1 rendez-vous pour transfert.

Et attendre.

Compter les jours qui passent.

Guetter les signes.

Ressentir ces douleurs au ventre si reconnaissables et s’écrouler… voir son espoir s’envoler.

On est dimanche.

Et attendre.

Attendre encore.

Un jour de plus. On est lundi

Et un autre. On est mardi

Et un autre. Mercredi

Faire une prise de sang.

Y croire.

Et attendre.

On est jeudi.

Attendre à la maison…

Mon namoureux est rentré, on attend à deux.

15h quelquechose.

Téléphone. Cœurs qui battent. Canapé. Main dans la main. Collés serrés.

Décrocher.

Cette voix.

« Madame M? C’est positif »

Rires. Pleurs. Serrage de mains. Bafouillage de mots.

« Je sais que vous ne m’écoutez plus » (on l’entend bien le sourire de l’infirmière)

Si si, on écoute…

Depuis notre nuage.

Sentir le bonheur pointer son nez…